Dans son livre Conception de vitrines paru le 9 juin 2016, Karine Mazeau dresse un panorama complet des pratiques de la scénographie de vitrines au sein des contextes professionnels les plus variés, des marques à réseau international aux commerces indépendants.
L’auteur du livre a d’abord été formée à l’ESAA Duperré, et devient architecte d’intérieur et designer mobilier et objets. Elle a travaillé pendant une dizaine d’années sur l’aménagement d’hôtels, d’abord en tant que salariée puis a ensuite créée sa société. A partir de 2006, Karine a commencé à enseigner et l’enseignement l’a mené vers l’écriture de livres pour les éditions Eyrolles ; livres spécialisés et pédagogiques rédigés pour les personnes souhaitant exercer le métier de décorateur d’intérieur.
Son dernier ouvrage, Conception de vitrines, est une approche journalistique et traitée avec un grand nombre d’interviews de professionnels auxquelles l’auteur a apporté l’aspect pédagogique. Ce bouquin est particulièrement destiné aux étudiants, personnes en reconversion, des professionnels de métiers connexes comme des graphistes, stylistes, architectes d’intérieur qui souhaitent se spécialiser dans le domaine de la vitrine mais, également à des commerçants indépendants.
Cet ouvrage est un vrai bouquin terrain destiné à aider les gens à concevoir des vitrines qui fonctionnent. Le but de ce livre est aussi d’aider les gens qui voudraient travailler en tant que concepteur dans ce domaine à mieux connaître et repérer les possibilités fonctionnelles actuelles en France et à l’étranger.
A l’issue de quelques interviews de professionnels ayant travaillé aux Etats-Unis, en Angleterre et en France, il en ressort que nous ne sommes pas les plus créatifs, loin de là. En effet, en France, pour les grosses marques en particulier, le concepteur de vitrines a un rôle limité comparé à l’élément dominant qui est le commercial ; à l’inverse, les anglo-saxons et américains placent le concepteur de vitrines très haut dans la hiérarchie. Il y a une réelle valorisation du rôle de la créativité dans la vitrine qui n’existe pas en France… à quelques exceptions près. Par exemple, les grands magasins tels que Le Bon Marché, Le Printemps, Les Galeries Lafayette, le BHV ainsi que les grandes marques de luxe comme Hermès, Louis Vuitton, etc. jouent la carte de la créativité et vont même utiliser leurs vitrines de façon transversale en se démarquant complètement de la vitrine de vente.
Karine Mazeau souligne que l’expérience client passe aussi par l’impact visuel de la vitrine. Soigner ses vitrines revient pour un commerçant en général à favoriser une relation de qualité avec ses clients.
« Dans un monde où l’on peut tout acheter sur internet, l’expérience client est primordiale ; la vitrine et le prolongement de cette dernière en boutique en font partie. »
Une vitrine est un élément qui se doit d’être sans cesse renouvelé, et d’une manière générale ce que l’auteur de l’ouvrage Conception de vitrines préfère, ce sont les vitrines qui prennent des risques, qui poussent assez loin le concept du produit mis en scène.
Le conseil fondamental qu’elle donnerait aux commerçants indépendants est de ne surtout pas négliger leur vitrine et de se démarquer de la concurrence. Et pour cela, il peut être judicieux de se faire aider d’un professionnel car il ne faut pas minimiser le niveau de compétences nécessaires pour réussir une vitrine. En effet, dans une ville de province, des vitrines créatives peuvent faire la différence car beaucoup de commerçants y prêtent peu d’attention.
Avant de clore notre rencontre, Karine Mazeau nous a livré son point de vue sur Message In A Window et trouve que c’est un concept intéressant qui pousse les commerçants à s’adapter et à changer leur fonctionnement, leur opinion à donner ou non un caractère plus important à la vitrine, pour elle c’est une sorte de partenariat.
Un grand merci à Karine Mazeau et un grand succès à son livre…
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